Aux origines du phénomène trans #5 : ce qu’un magazine nous apprend
23 définitions, tout de même !
Parmi les principaux magazines ayant participé au développement historique du phénomène trans figure Cross-Talk: The Gender Community's News & Information Monthly (« Cross-discussion : le mensuel d’information et d’actualité de la communauté du genre »), publié entre septembre 1988 et novembre 1996 en Amérique. À partir du 65ème numéro, en date de mars 1995, le sous-titre du magazine change et devient : The Transgender Community News & Information Monthly, soit « le mensuel d’information et d’actualité de la communauté transgenre ». Ce changement témoigne d’une évolution générale. La « communauté du genre », comme on l’appelait depuis les années 1960, devient la « communauté transgenre » à partir des années 1990. Cela dit, si le nom change, la composition ne change pas. Cette « communauté » regroupe toujours des travestis (cross-dressers ou transvestites, en anglais), des transsexuels (des individus ayant subi des opérations chirurgicales afin de se faire passer pour des membres de l’autre sexe) et des « transgenristes » (transgenderists, en anglais, le terme désigne initialement des travestis qui choisissent de vivre leur travestissement à temps plein).
Pour comprendre d’où vient le phénomène trans, la lecture de ce type de magazine est utile. Que nous apprend, par exemple, le numéro 84 de Cross-Talk, publié en octobre 1996 ?
Une liste de livres à vendre, située au tout début du numéro, illustre l’aspect fétichisme sexuel du travestisme. On y trouve en effet des titres d’ouvrages comme I Became my Sister (« Je suis devenu ma sœur ») ou I Became a Super Babe (« Je suis devenu une super bonnasse »).
Une affiche, page 5, intitulée « Devenez la femme de vos rêves », liste les objets à vendre d’un catalogue à l’attention des travestis : « lingerie », « cuir » (jupes, bustiers et autres), « chaussures à talons hauts », « tenues sur-mesure de femme de chambre française » (Custom-made French Maid Outfits), « robes », « Formes mammaires en silicone », etc.
Un autre encart propose aux lecteurs de « Développer une voix de femme » en commandant une cassette vidéo.
Un autre encore fait la publicité d’un site internet de rencontres, intitulé « Cross Connection », où l’on trouve des « archives d’images JPG pour adultes et de fictions pour adultes », un « espace de chat », des « groupes de discussion », etc.
Sur la douzième page, dans un encart intitulé « Vous pouvez faire la différence ! Aidez-nous à lutter pour votre droit à être transgenré », on lit :
« En juin 1995, plusieurs organisations transgenres nationales ont créé le premier comité d'action politique de la communauté : GenderPAC. Son objectif est de financer les activités politiques de plus en plus nombreuses de la communauté transgenre, comme les Transgender Lobby Days [journées de lobbying pour les transgenres] en octobre dernier. En quelques mois seulement, GenderPAC, grâce à l'évangélisation de quelques personnes dévouées, a réussi à collecter et à débourser plus de 10 000 dollars. Ce n'est pas suffisant. »
Cela fait effectivement plusieurs décennies que des hommes qui se travestissent effectuent un lobbying intense afin d’obtenir des modifications juridiques, comme le droit d’être légalement considéré comme de véritables femmes (changement de la mention du sexe à l’état civil), ou des remboursements pour des traitements médicaux ou chirurgicaux. En France comme dans de nombreux pays occidentaux, leur lobbying a porté ses fruits.
Page 15, un encart fait la promotion des publications d’une entreprise appelée TransVamp Publications Ltd., qui propose des livres comme Tales of a Sexy Vampire (« Contes d’une vampire sexy ») et The Sexy Vampire Cookbook (« Le livre de cuisine de la vampire sexy »).
Mais le plus significatif, il me semble, figure aux pages 26 et 27 du magazine, dans un article intitulé « Qui est bienvenu dans les espaces réservés aux femmes ? », écrit par un transsexuel dénommé Jane Anna Langley (pour que les choses soient claires : Langley est donc un homme qui a subi des opérations afin de se faire passer pour une femme).
Langley a un problème. Il est un homme. Un mâle adulte de l’espèce humaine. Mais il voudrait que la société dans sa totalité le considère comme une femme, une vraie femme. Malheureusement pour lui, il n’est pas une femme, au sens historique, étymologique et logique du terme. Il n’est pas une femelle adulte de l’espèce humaine. Comment faire ? Langley décide alors que la définition classique, historique, étymologique, la seule définition logique et non-sexiste du terme « femme », n’est pas bonne, et entreprend de le redéfinir. Il en propose 23 définitions différentes qu’il liste dans un tableau (23 !). Chacune de ces définitions est résumée par un simple terme. Voici donc :
Essentielle
Spirituelle
Récursive
Oppression
Auto-définition de groupe
Organes génitaux à la naissance
Sexuelle
Parties génitales I
Parties génitales II
Éducationnelle
Fonctionnelle I
Fonctionnelle II
Visuelle
Voix
Vêtements
Mentale
17. Légale
Chromosomique I
Chromosomique II
Hormonale
Culturelle
Comportementale
Opposition binaire
(Une bonne partie de ces prétendues définitions témoignent d’un sexisme assez commun. Comme si une femme, c’était des vêtements, ou un type de mental, de comportement, etc.)
Dans son tableau, Langley prétend évaluer ces définitions à l’aune de quatre critères : leur « vérifiabilité », leur « efficacité », leur « répétabilité » et leur « objectivité ». Il conclut qu’aucune des 23 définitions n’est bonne.
Il cite alors un extrait du livre de Martine Rothblatt intitulé The Apartheid of Sex (ensuite réédité sous le titre From Transgender to Transhuman: A Manifesto On the Freedom Of Form) :
« Un enseignant a demandé à ses élèves de lire le livre de Gordon Allport The Nature of Prejudice (La nature des préjugés). Ce livre vise à démolir les préjugés en nous permettant de comprendre la nature des stéréotypes. Il nous propose d'imaginer tous les habitants du monde alignés de la personne la plus foncée à la personne la plus claire et nous demande si nous pourrions nous mettre d'accord sur l’endroit où l’on commence à trouver des personnes “noires” et où finissent les personnes “blanches”. Bien entendu, c'est impossible. Le livre suggère ensuite que les races n'existent pas dans le “monde réel”, mais seulement dans notre esprit. Nous essayons de simplifier le monde en regroupant les choses semblables. Ainsi, les tons de peau deviennent des races. »
Langley suggère que la même chose vaut pour le sexe. Ce qui est absurde. Les prétendues « races » n’ont pas de définition claire, renvoyant à une réalité matérielle vérifiable (sauf, peut-être, au sens de groupe phylogénétique, mais rien à voir avec une simple affaire de couleur de peau). Ce qui explique pourquoi le terme « race » est contestable. Il est impossible d’affirmer que quiconque appartient à telle ou telle « race » sur la base d’une couleur de peau.
Le sexe, en revanche, possède une définition claire, vérifiable dans le monde réel, et fonctionnelle à plus de 99% (ce qui en fait un concept humain assez solide). Plus de 99% des êtres humains peuvent sans ambiguïté aucune être classés dans l’une ou l’autre des deux catégories de sexe : femelle et mâle. D’ailleurs, les êtres humains sont tous capables de déterminer le sexe d’une personne qu’ils rencontrent en une fraction de seconde, avec un taux de précision très élevé (comme le relève une étude parue en 2004, la reconnaissance faciale du sexe d’un individu « est un processus cognitif extrêmement efficace qui s'acquiert très tôt au cours de l'enfance »).
Lorsque des travestis ou des transsexuels comme Langley tentent de soutenir, à grand renforts de sophismes et d’élucubrations diverses et variées, qu’il n’est pas possible de savoir ce qu’est une femme, qui sont les femmes, ou ce que sont les sexes, ou comment les différencier, ils font preuve d’une hypocrisie et d’une malhonnêteté extraordinaires. Ces hommes savent parfaitement qu’ils sont des hommes, des mâles adultes de l’espèce humaine, et qui sont les femmes. Cela ne fait aucun doute dans leur esprit. D’ailleurs, s’il n’existait aucun moyen de savoir qui sont les hommes et qui sont les femmes, de distinguer l’existence de deux sexes, les transsexuels n’existeraient pas.
Bref, lorsque ces types contestent la définition du terme « femme », ils font les idiots. Ils sont hypocrites. Ils s’adonnent à ce que l’on appelle communément du « foutage de gueule ». Ils sont simplement prêts à dire n’importe quoi afin d’obtenir ce qu’ils désirent, à savoir accéder à tous les espaces et services réservés aux femmes, être considérés à tout point de vue comme de véritables femmes.
Langley soutient que nous sommes « incapables de mettre au point un test juste et fiable pour différencier les sexes », et propose alors, en attendant que nous parvenions « à une définition irréfutable » du terme « femme », d’utiliser la définition suivante :
« Une femme est toute personne qui se définit comme une femme. »
Peut-on faire plus stupide ? Plus grotesque ? Cela reste à prouver. Il fallait bien un homme pour proposer 23 définitions du terme « femme », affirmer qu’aucune n’est juste et conclure que quiconque prétend être une femme en est une. Langley n’est pas une exception. Son argumentaire est à peu près le même que celui des lobbyistes du mouvement trans depuis des décennies. Ses idées débiles, les lobbyistes du mouvement trans ont réussi à les imposer socialement et juridiquement dans un certain nombre de pays, y compris en France.
Le mouvement trans trouve ses origines, en bonne partie, dans le lobbying intense d’hommes malhonnêtes et sans scrupules fétichistes du travestissement.