Certes, il y a des problèmes plus graves, la destruction du monde par la civilisation industrielle, l’exploitation mondialisée des femmes par les hommes dans le cadre d’organisations sociales plus ou moins patriarcales, le ravage de la Palestine par l’État israélien, etc. Mais le phénomène trans me paraît néanmoins très significatif à divers égards, et comme personne ou presque n’ose s’exprimer sur le sujet de manière critique, à gauche, on essaie de compenser. Très significatif parce qu’on n’a, à mes yeux, jamais vu une idéologie aussi absurde s’imposer aussi rapidement et de manière aussi étendue, indiscutable, autoritaire, à gauche (notamment). Qu’y a-t-il a espérer de la part d’une gauche, y compris d’une gauche radicale, extrême ou ultra, qui défend bec et ongle ce phénomène et en fait même la promotion, qui en interdit la moindre critique sous peine d’excommunication ? À mon avis, pas grand-chose de bon. Et si nous ne sommes pas capables de nous opposer à un mouvement aussi aberrant, aussi irrationnel, quelle chance avons-nous de résoudre des problèmes bien plus vastes, bien plus profonds ?
Quoi qu’il en soit, voici Tonya — qui s’appelait Anthony jusqu’à récemment. L’histoire de Tonya a été mise en avant par la RTBF en décembre 2023 dans une interview vidéo (ci-dessous), puis par Europe 1 plus récemment. Tonya, être humain de sexe masculin, a entamé sa prétendue « transition » de genre/sexe (les deux sont presque toujours confondus par les prosélytes trans) à l’âge de 40 ans. Tonya se dit aujourd’hui « femme transgenre », ou « femme » tout court.
Pour expliquer la transidentité, sa transidentité, Tonya affirme en direct sur Europe 1 que « la personne transgenre, comme moi, a des gènes de genre masculin, ce qui a fait que le corps s'est développé masculin, mais a des gènes d'identité féminins, donc le cerveau lui s'est développé de façon féminine ».
N’importe quoi. Des « gènes de genre masculin », ça ne veut rien dire. Tonya a des gènes du sexe masculin parce que Tonya est un membre du sexe masculin. Des « gènes d’identité féminins », ça ne veut rien dire non plus. Le cerveau qui se développe avec une « identité féminine », chez un individu de sexe masculin, ça n’existe pas.
Tonya ajoute : « vers mes 16 ans j'ai été plusieurs fois dans des milieux gays trans etc., où j'ai fréquenté beaucoup de femmes et de personnes transgenres, et quelque part je m'identifiais à eux dans le fait qu'ils avaient un corps masculin mais préféraient des vêtements féminins, se sentaient plus dans un comportement féminin etc. »
Tonya, qui a entamé sa transition à 40 ans, explique avoir dû « refouler » pendant longtemps son identité de « femme » : « si je laisse voir que je prends les enfants dans mes bras, ou que je leur dis “je t'aime”, les gens vont se rendre compte que je ne suis pas un homme, donc je refoulais toutes sortes de contacts et d'approches de gentillesse ».
Car dans l’univers trans, un homme qui dit « je t’aime » à ses enfants, c’est une femme. Un homme qui fait preuve de gentillesse, un homme attentionné, c’est une femme. Dans l’univers trans, tout homme qui exprime des attitudes ou des sentiments culturellement associés, pour des raisons sexistes, à la féminité, aux femmes, c’est une femme. Autrement dit, l’univers trans repose sur un amalgame complet des concepts de sexe et de genre, sur une adhésion absolue aux normes du genre, aux stéréotypes sexistes du genre : l’homme qui ne correspond pas parfaitement aux stéréotypes de la masculinité et qui exhibe des traits culturellement associés à la féminité n’est pas un homme, mais une femme. La femme qui ne correspond pas parfaitement aux stéréotypes de la féminité et qui exhibe des traits culturellement associés à la masculinité n’est pas une femme, mais un homme. Dans l’univers trans — comme dans l’univers des masculinistes —, un homme, ça doit être bien viril, et une femme, bien « féminine ».
Le phénomène trans, c’est un pur produit du sexisme dominant. Et, il faut bien le dire, d’une certaine confusion mentale (pour ne pas dire bêtise).
Des hommes (surtout) qui perçoivent tellement les stéréotypes sexistes dominants comme des réalités naturelles qu’ils ne réalisent pas le caractère incroyablement sexiste, insultant et absurde de ce qu’ils font.
Et toute cette absurdité phénoménale (on a l’impression d’avoir affaire à un vaste sketch, ça pourrait être Les Nuls ou Les Inconnus), tout ce sexisme sous stéroïdes (sous hormones), la gauche approuve fiévreusement. Et la moindre critique, c’est un blasphème (« transphobe !! »). C’est franchement hallucinant. J’ai beau avoir co-écrit un livre sur le sujet, je ne me ferai jamais à l’insanité et au ridicule de ce phénomène.
Je ne suis pas certain qu'il faille faire des généralités sur ce que ressentent les trans, ou les raisons pour lesquelles ils transitionnent.
Mais bon, au final, c'est quand même complètement absurde on est d'accord.
Quand à la gauche, comme souvent, elle est toujours à l'avant-garde du pire de ce que propose le capital en matière de liberté. Sans doute par naïveté je suppose.
Je le déplore.