Caster Semenya est un homme (et Imane Khelif ?)
Pour tenter d'y voir clair dans un maelstrom de n'importe quoi médiatique
Tandis que la plupart des médias répètent à l’unisson qu’Imane Khelif serait une femme pour la raison que ses papiers d’identité le disent, il peut être intéressant de revenir sur l’affaire Caster Semenya, qui illustre bien la manière dont les médias sont — très facilement — susceptibles de répéter en chœur des mensonges grossiers.
Tous les médias présentent Caster Semenya comme une femme atteinte d’hyperandrogénie. C'est une erreur.
L’hyperandrogénie est en effet un problème qui affecte les femmes : « Dans environ 70 % des cas, l'hyperandrogénie est dû au syndrome des ovaires polykystiques. Les autres cas sont causés par l'hyperplasie surrénalienne, le syndrome de Cushing, certains types de cancer et certains médicaments. »
Seulement, Semenya n’a pas d’ovaires, mais des testicules internes. Car Semenya est né avec un caryotype 46,XY. Semenya n’est donc pas une femme atteinte d’hyperandrogénie (une femme avec une production excessive d'androgènes). La présence du chromosome Y indique que nous avons affaire à un mâle. Semenya est atteint d’un désordre du développement sexuel (DDS) appelé « déficit en 5-alpha réductase » (5-ARD), qui ne touche que les individus mâles. Ce DDS empêche ceux qui en sont atteints de convertir une partie de leur testostérone en un autre androgène, la DHT, qui joue un rôle dans la formation des parties génitales, notamment du pénis, et dans le développement de la pilosité. Si les mâles atteints de déficit en 5-ARD sont considérés comme des femmes par certains, c'est parce qu’ils peuvent développer des parties génitales externes femelles (avoir une vulve au lieu d’un pénis), mais c’est tout. Ils connaissent un développement physique masculin, et s’ils produisent des gamètes, il s’agit de spermatozoïdes (pour plus d’explications sur les tenants et les aboutissants de ce type de DDS : https://audreyaard.substack.com/p/caster-semenya-questions-and-reponses).
Caster Semenya possède des testicules, a un taux de testostérone normal pour un homme, la tessiture de sa voix est masculine, etc. Semenya a connu un développement musculo-squelettique masculin, sachant que le développement musculo-squelettique que connaissent les humains mâles leur confère un avantage physique significatif par rapport aux femmes — il s’agit de la raison pour laquelle la Fédération mondiale d’athlétisme a décidé, en 2023, d'exclure les soi-disant « femmes trans » ayant connu une puberté masculine (les hommes qui se disent femmes et qui ont connu un développement musculo-squelettique masculin) des compétitions réservées aux femmes comptant pour le classement mondial.
À celles et ceux qui soutiennent que Semenya est une femme, on devrait demander : en quoi ? En quoi Caster Semenya serait-il une femme ? L’absence de pénis ? Ce serait en revenir à la vieille vision freudienne sexiste de la femme comme un homme sans pénis. En réalité, si nous devons classer Semenya dans une des deux catégories de sexe, il serait bien plus logique de considérer qu’il est un homme. (Autrement, nous pourrions envisager de ne pas le classer dans une des deux catégories de sexe, mais plutôt dans une troisième catégorie, celle des personnes intersexes par exemple, mais il resterait à déterminer comment intégrer ces personnes dans les catégories sportives).
Si Semenya prétend qu’il est une femme, c’est — sans aucun doute — en grande partie parce qu’il sait que ses performances sportives ne peuvent lui permettre de remporter des prix que dans les compétitions sportives réservées aux femmes.
D’après une étude de 2014, l’incidence des personnes atteintes de déficit en 5-alpha réductase (comme Semenya) est inférieure à 1 sur 20 000 dans la population générale, et pourtant on retrouve ce DDS chez 1 athlète femme sur 421. Autrement dit, 1 athlète femme sur 421 est un homme. Si les hommes atteints de ce DDS sont aussi nombreux dans les catégories sportives réservées aux femmes, c’est sans doute, en grande partie, parce que cette condition procure un avantage physique majeur (il est avantageux d'être un homme dans les compétitions sportives réservées aux femmes !).
Ce n’est pas par hasard, par exemple, que lors des Jeux olympiques de 2016, à Rio, l’épreuve sportive catégorie femmes du 800 mètres a été remportée par trois hommes atteints de déficit en 5-ARD (dont Semenya). La première femme est arrivée 4ème.
Bref, voilà tout ce que les médias ne vous expliqueront pas sur l’affaire Semenya.
Maintenant, concernant Imane Khelif. Ce qu’on constate, c’est que le CIO et les médias affirment que cet individu est une femme parce que ses papiers d’identité disent qu’il est une femme. Seulement, la mention du sexe dans les papiers d’identité, ce n’est pas la même chose que le sexe réel.
Des membres de l’International Boxing Association (IBA) ont expliqué que Khelif a passé des tests qui ont révélé un caryotype masculin, ce qui explique sa disqualification du championnat du monde de boxe catégorie femme de 2023. Khelif a initialement fait appel de la décision mais a rapidement retiré son appel.
Les imbéciles qui n’hésitent jamais à recourir aux sophismes les plus grotesques prétendent que l’IBA ment parce qu’elle entretient des liens avec la Russie. Or, la Russie étant le mal incarné sur la Terre, une création de Satan, tout individu affilié à la Russie ne saurait être qu’un menteur. Admettons (il ne faut pas contredire trop vivement les abrutis). Cela n’explique pas pourquoi Khelif a retiré son appel. Cela ne prouve strictement rien concernant son sexe réel. On en revient à la mention du sexe sur les papiers d’identité.
S’il existe des catégories séparées femmes et hommes dans de nombreux sports, c’est afin de garantir une forme d’équité, de justice, et afin de protéger les femmes dans certains sports dangereux, comme la boxe. Je déteste les Jeux Olympiques et les compétitions sportives en général. Il me semble qu’il s’agit de nuisibles manifestations du capitalisme et d’outils de distraction des masses. Mais je déteste aussi l’injustice en général. Et le mensonge. Les tests permettant de déterminer le sexe d’un individu sont aujourd’hui extrêmement simples. Pas invasifs du tout. Celle ou celui qui souhaite concourir dans le sport de haut niveau n’a pas vraiment de motif sérieux de refuser de s’y prêter. Khelif a a priori passé deux tests de ce type. Comme le remarque Francine Sporenda, pour prouver son appartenance au sexe féminin, Khelif n'aurait qu'à dévoiler le résultat de ces tests.
Bref, en l’état des choses, nous avons donc de bonnes raisons de penser qu’Imane Khelif est un homme, possiblement atteint d’une forme de désordre du développement sexuel, et peut-être d’une forme de déficit en 5-ARD.
Pour plus de détails sur Imane Khelif et l’IBA :
(Les médias font en général et depuis un certain temps un travail de journalisme calamiteux sur le sujet des athlètes ayant des conditions physiques spéciales. Un reportage vidéo du Monde paru en mai 2024 plaçait Caster Semenya, Dutee Chand et divers athlètes présentant divers désordres du développement sexuel dans une grande catégorie appelée « femmes hyperandrogènes ». En réalité, la plupart des athlètes cités dans le reportage du Monde possèdent un caryotype mâle (46,XY), mais sont atteints de différents désordres du développement sexuel, n’ayant pas les mêmes effets. Il y a les hommes atteints de déficit en 5-ARD, les hommes atteints de syndrome d'insensibilité aux androgènes complet, de syndrome d'insensibilité aux androgènes partiel, de syndrome d'insensibilité aux androgènes léger, etc. Toutes ces conditions n’ont pas les mêmes implications. Occulter tout cela et présenter tous ces individus comme des « femmes hyperandrogènes », c’est certes plus simple pour le public, qui n’a dès lors pas à appréhender diverses notions biologiques plus ou moins compliquées, mais c’est aussi se foutre de la gueule du monde en racontant n’importe quoi.)