Déjà en 2017, la télévision publique, en l’occurrence France 5, diffusait un très mauvais documentaire promouvant les thèses lunaires du transgenrisme, intitulé Devenir il ou elle et réalisé par Lorène Debaisieux. France Inter parlait d’un « choix audacieux » et d’un « film plein d’espoir », Télérama d’une approche « impressionniste et délicate », Europe 1 d’un « émouvant documentaire », 20 minutes d’un « docu poignant », Les Inrockuptibles d’un « bouleversant documentaire » qui émeut « par son honnêteté et la beauté de ses témoignages », etc.
« À travers les portraits de Léna, Lucas, Eléna, Bas et Connor, Devenir Il ou Elle, diffusé le 10 janvier [2017] sur France 5, offre un aperçu rare et poignant de ce que vivent ces adolescents, leur mal-être, et leurs différentes réactions au moment où, en grandissant, ils se rendent compte que la vie leur a donné un rôle sans leur donner le bon costume. » (Les Inrocks)
Autrement dit, ces enfants seraient né·es avec « un rôle » innée, appelé « genre » ou « identité de genre », pré-encodé dans leur esprit, mais — prétendument — incompatible avec leur type de corps sexué. Elles et ils seraient donc né·es « dans le mauvais corps ».
Cet ensemble d’idées part du principe — réactionnaire, sexiste, misogyne — qu’à un type de corps sexué doit correspondre un type de personnalité (un type de « genre » ou d’« identité de genre »). D'après lui, qui naît avec une personnalité plutôt « féminine », selon les normes en vigueur dans la société patriarcale où nous vivons, mais avec un corps du sexe masculin, est né « dans le mauvais corps » (ou réciproquement avec une personnalité « masculine » et un corps du sexe féminin). Il s’agit manifestement d’une manière normative de rattacher ensemble les notions de « genre » et de « sexe », à une époque qui prétend pourtant les dissocier, et libérer le sexe du carcan du genre.
(Ci-dessus, un extrait du documentaire susmentionné)
L’idéologie transidentitaire confond — amalgame — « être masculin » et « être un homme » (et réciproquement, « être féminin » et « être une femme »). C’est-à-dire qu’elle confond les sens propres et figurés des termes garçon/homme, fille/femme. Elle considère que ce qu’elle appelle le « genre » (une affinité personnelle pour les stéréotypes de la féminité ou de la masculinité en vigueur dans notre société) doit déterminer le sexe. Si l’on poussait sa logique à son terme, il n’y aurait plus aucun « homme féminin » et plus aucune « femme masculine ». Que des hommes masculins et des femmes féminines, dont l’esprit et le corps auraient été réalignés grâce aux hormones de synthèse et à la chirurgie. Alleluia.
Parmi les facteurs qui poussent des filles/femmes à se dire garçons/hommes, outre les confusions usuelles entre sens propre et sens figuré et tous les non-sens de l'idéologie trans, il y a la misogynie ordinaire. Comme l’écrit Abigail Shrier dans son livre Dommages irréversibles :
« Les adolescentes actuelles qui s’identifient comme transgenres […] fuient le fait d’appartenir au sexe féminin comme une maison en feu, l’esprit rivé sur l’évasion et non sur une destination particulière.
Seulement 12 % des filles biologiques qui s’identifient comme transgenres ont subi ou même souhaitent subir une phalloplastie. Elles n’ont pas l’intention de se doter de l’attribut masculin que la plupart des individus considèrent comme une caractéristique déterminante de la virilité. Comme la thérapeute Sasha Ayad me l’a confié, “une réponse fréquente de mes clientes se résume à : ‘Je ne sais pas si je veux être un mec. Je sais seulement que je ne veux pas être une fille.’” »
La manière dont la misogynie favorise la déclaration de « transidentité » n'est évidemment pas du tout souligné dans le documentaire, qui diffuse les absurdités sidérales habituelles (ces personnes sont « nées dans le mauvais corps » !). Mais elle transparaît assez nettement dans ce passage où de prétendus des femmes qui se disent hommes (hommes trans) discutent ensemble (plusieurs ayant déjà commencé à prendre des hormones de synthèse en vue d’altérer leur apparence physique et de « transitionner » médico-chirurgicalement).