Laura (ex Lawrence) Jacobs, psychothérapeute trans, et le transhumanisme intersectionnel
Une illustration parmi tant d'autres du delirium trans
Lawrence Jacobs, devenu Laura A. Jacobs, est une figure relativement importante du mouvement trans aux États-Unis. Jacobs est un homme (un être humain adulte de sexe masculin) qui se dit lesbienne, « femme trans » et queer ou genderqueer. Ses pronoms sont she/he/they/none (soit elle/il/ielles/rien). Il travaille à New York en tant que travailleur social clinicien et en tant que psychothérapeute auprès « de personnes transgenres et non-binaires, de personnes LGBTQIA+ au sens large et de personnes impliquées dans le BDSM, la non-monogamie consensuelle et le travail du sexe », comme il l’explique dans un livre. Et s’il tient une place relativement importante dans le mouvement trans, c’est parce qu’il a fait partie du groupe de travail qui a rédigé la version 8 des standards de soins de la World Professional Association for Transgender Health (WPATH), l’Association professionnelle mondiale pour la santé des personnes transgenres.
Comme son nom l’indique, la WPATH est une référence mondiale. Les « standards de soins » qu’elle élabore sont suivis par de nombreux systèmes de santé dans de nombreux pays. La WPATH est plusieurs fois mentionnée dans le « Rapport relatif à la santé et aux parcours de soins des personnes trans, remis à monsieur Olivier Véran, ministre des Affaires sociales et de la Santé » en janvier 2022 — rapport répondant à « une saisine du ministre des Affaires sociales et de la Santé faite à deux acteurs de terrain de la prise en charge des personnes trans ».
En France, l’une des principales associations de promotion des revendications politiques des idéologues trans s’appelle Trans Santé France - FPATH (FPATH pour French Professional Association for Transgender Health, parce qu’elle constitue une émanation française de la WPATH). En février dernier, des membres de Trans Santé France - FPATH ont été reçus au Ministre de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations. Quelques temps auparavant, ils avaient rencontré le conseiller LGBTI+ de la DILCRAH, et puis le médecin-conseil national de la Caisse Nationale d’Assurance Maladie. Comme l’affirme un des membres de la FPATH : « Nous sommes écoutés, entendus et nous avançons. »
Mais revenons-en à Jacobs, qui est également membre du comité de rédaction de la revue International Journal of Transgender Health (« Journal international de la santé transgenre »), publiée par la WPATH.
Jacobs possède un compte sur le site de rencontres BDSM FetLife, où il a placé une annonce personnelle sous le titre « Queer Lesbian Slave » (« esclave lesbienne queer ») à la recherche d’une « femelle dominante ». Parmi ses fétiches répertoriés figurent les modifications corporelles, les jeux avec des animaux de compagnie, le caoutchouc, la chasteté, les jeux consensuels de non-consentement, le sadisme et les relations sexuelles en public.
Jacobs est un des auteurs du livre Sex, Sexuality and Trans Identities: Clinical Guidance for Psychotherapists and Counselors (« Sexe, sexualité et identités trans : Conseils cliniques pour les psychothérapeutes et les conseillers ») paru en 2020. Le chapitre qu’il a écrit pour cet ouvrage s’intitule « Des hormones et des menottes : À l’intersection des identités transgenres, du BDSM et du Polyamour ». Il y fait la promotion du BDSM (qui comprend la « fessée », la « torture des parties génitales », etc.), mais aussi de l’Age Play, c’est-à-dire des « jeux de régression », qui impliquent « la fétichisation d’une différence d’âge par le biais de personnages “maman/enfant”, “papa/fils” ou “professeur/élève” ». Comme il le note ensuite : « De nombreux sites web s’adressent à cette communauté, proposant des berceaux surdimensionnés ou des couches et des grenouillères pour adultes. »
Par « cette communauté », Jacobs désigne notamment la communauté dite des AB/DL, pour Adult Baby/Diaper Lovers, littéralement « Bébés adultes/Amateurs de couches » — on parle aussi de « fétichisme des couches », de syndrome du bébé adulte, de trouble de l’identité de l’âge, d’infantilisme et d’autres choses encore. Il s’agit d’adultes qui éprouvent de l’excitation sexuelle à imiter des bébés, adopter des comportements de bébé, porter des vêtements de bébé (des couches, par exemple, mais des couches pour adultes), jouer avec des jouets pour bébés ou enfants, se coucher dans des berceaux géants, parler en charabia, sucer des tétines, être nourris à la cuillère, etc.
Et on pourrait continuer, Jacobs fait la promotion de toutes sortes de pratiques sexuelles plus ou moins glauques, plus ou moins malsaines. Ce qui n’a rien d’étonnant. La « communauté trans » est historiquement très liée à divers fétichismes sexuels et à la pornographie, comme nous le documentons, entre autres, dans notre livre.
Bon, soit, un psychothérapeute « trans » qui apprécie et promeut des pratiques sexuelles plus ou moins douteuses, quel est le problème ?
Le problème, c’est qu’un type comme ça s’occupe d’enfants et participe à rédiger des « standards de soins » utilisés pour traiter des enfants. Mais pour bien comprendre, continuons d’examiner Jacobs et ses idées.
Le « genre » est une idée centrale dans les communautés « trans » et « queer », et même, plus généralement, pour l’essentiel de la gauche contemporaine. L’Université de Bretagne Sud organise un « mois du genre », l’« identité de genre » fait son entrée dans la loi, les termes « transgenre », « cisgenre », « agenre », « bigenre », etc., sont de plus en plus courants. Pourtant, aucun théoricien queer ou trans ne propose de définition ne serait-ce que relativement claire, cohérente, du « genre », comme on peut le remarquer en parcourant les travaux de Judith Butler elle-même. Tout le monde parle du genre, mais personne ne sait vraiment, au juste, de quoi il s’agit.
Dans un texte écrit pour le New York Times en 2015 (le New York Times, pas le Journal de Mickey), Jacobs écrit : « Je n’ai aucune idée de ce qu’est le genre. Je sais qu’on peut le choisir. »
Parfaitement logique.
Dans une présentation TEDx enregistrée en 2020 à l’Université d’État de New York à Binghamton, Jacobs nous éclaire davantage sur ce qu’est le genre, parle de la transidentité et du « transhumanisme féministe et intersectionnel » auquel il aspire :
Bien qu’il emploie le terme à plusieurs reprises comme un synonyme du mot « sexe », semble-t-il, par exemple en parlant des « genres » mâle et femelle, le « genre », selon Jacobs, « n’est ni binaire ni un spectre, mais une construction multidimensionnelle amorphe qu’il est difficile de décrire, même avec des métaphores ». Tonnerre de Brest.
J’en ai déjà lu des définitions ridicules du « genre ». Celle-ci figure sans doute dans les pires. Si Jacobs était ironique, si tout ça n’était qu’une vaste blague élaborée, il y aurait de quoi rire. Mais Jacobs est — techniquement — sérieux. Et il s’occupe d’enfants. Et il estime que la technologie devrait nous permettre d’avoir des parties génitales « qui ressemblent à des fleurs ». Ou à « des sculptures abstraites ». Etc. Son discours relève de l’absurde et/ou d’une forme de démence. Il n’a littéralement pas de sens.
Mais cela n’a rien d’étonnant. Jacobs n’a rien d’une exception. Les idées des théoriciens trans et queer n’ont fondamentalement aucun sens, sont fondamentalement irrationnelles.
Outre leur incapacité à définir le « genre » d’une manière sensée (La WPATH définit l’« identité de genre » comme le « sentiment profond, interne, intrinsèque, qu’une personne a de son propre genre », mais ne définit jamais le « genre »), ils nient les seules définitions logiques et non sexistes des termes « fille », « femme », « garçon » et « homme » et proposent à la place de les définir tautologiquement ( « une femme, c’est une personne qui s’identifie comme une femme »), c’est-à-dire de leur ôter toute signification. Ils nient bien souvent le fait qu’il n’existe que deux sexes (et que les désordres du développement sexuel, les « intersexuations », ne sont pas des sexes supplémentaires mais des anomalies, au sens descriptif et statistique, du développement de l’appareil sexuel dans le cadre d’un système binaire de reproduction sexuée). Ils défendent un dualisme corps/esprit selon lequel l’esprit d’un être humain peut parfois être embouteillé dans un corps qui ne lui correspond pas (l’idée d’être « né dans le mauvais corps »). Ils prétendent qu’il peut ainsi y avoir une « incongruence » entre l’esprit d’un individu et son corps. Etc.
Cela dit, ils ne prétendent pas tous exactement ça. Il existe de nombreuses chapelles différentes dans l’église Trans. Divers théoriciens proposent diverses théories, toutes plus ou moins absurdes. Comme on le voit, Jacobs semble rejeter la thèse de la « naissance dans le mauvais corps », mais en défend une encore plus mystique.
Bref. Pendant un temps, l’anticléricalisme a été une valeur de la gauche. La critique de la religion, c’était plutôt un truc de gauche. Cela dit, la gauche a toujours eu ses tabous. Ses dogmes sacro-saints. Ses religions à elle. L’industrie et la technologie, par exemple. Celles et ceux qui osent les critiquer sont depuis longtemps qualifié·es de technophobes ou de luddites et écarté·es sans autre forme de procès. Aujourd’hui, avec le courant trans, la gauche a adopté un nouveau dogme, une religion supplémentaire. La critique du mouvement et des idées trans, le simple fait de poser des questions à leur sujet, c’est interdit. C’est un blasphème, une hérésie. « La transphobie tue », ne savez-vous donc pas ?!
Alors on s’enfonce la tête dans le sable et on qualifie de « transphobe » quiconque pose des questions ou formule le moindre désaccord.
Et le délire suit son cours.
L’ultime ironie de tout ça, c’est que tandis que la gauche nous bassine avec ses idées à la noix de « non-binarité », elle fait preuve d’une pensée totalement binaire, d’une vision du monde totalement binaire. Aujourd’hui, pour le gauchiste moyen, le monde se divise en deux camps : la gauche (le camp du bien) et la droite (le camp du mal). Tout est interprété sous l’angle de cette division binaire du monde et des choses. Les gentils vs. les nazis. Tout. L’idée qu’il puisse exister davantage que deux visions du monde, davantage que deux camps, semble impensable à gauche. Le langage informatique n’a rien à envier à la pensée du gauchiste moyen.
La journaliste Genevieve Gluck a mis en lumière, il y a déjà plusieurs années, le fait que la dernière version des « standards de soins » publiés par la WPATH comprend une section sur une « identité de genre » dite « eunuque » qui a en partie été rédigée à partir d’idées et de matériaux récupérés sur un forum en ligne de fétichistes de la castration, appelé The Eunuch Archive.
De l’aveu même de chercheurs plusieurs fois cités dans les derniers « standards de soins » de la WPATH, comme Richard Wassersug, professeur honoraire du département des sciences cellulaires et physiologiques de l’Université de la Colombie-Britannique, et Thomas W. Johnson, professeur d’anthropologie à l’université d’État de Californie à Chico, il s’agit d’un site internet « où les membres inscrits peuvent publier des fantasmes sexuels impliquant des mutilations et des ablations génitales afin que d’autres puissent les lire et les évaluer » — des « fantasmes qui sont caractérisés par un sadomasochisme extrême ». Ce n’est pas tout. Comme la journaliste féministe Genevieve Gluck, co-fondatrice de l’excellent site Reduxx, le signale, ces chercheurs, qui ont collaboré avec la WPATH pour la rédaction de la dernière version de ses « standards de soins », sont également des membres actifs du site The Eunuch Archive. Et nombre des « fantasmes sexuels » publiés sur le site The Eunuch Archive impliquent de la « pédopornographie fictionnelle » violente : « le site The Eunuch Archive contient plus de trois mille documents de pédopornographie fictionnelle qui détaillent des viols, des tortures et des meurtres d’enfants ».
Il ne s’agit pas d’une blague de mauvais goût. Lisez, relisez. Puis vérifiez par vous-mêmes en consultant les sources, les liens, en parcourant les derniers « standards de soins » de la WPATH. Comment une chose aussi clairement abjecte peut-elle être ostensiblement défendue par la principale organisation mondiale de lobbying en faveur des revendications médicales des personnes « trans » ?! Et sans que personne, ou presque, ne s’en émeuve ?! Cette seule section devrait discréditer la WPATH et tous ses membres pour plusieurs éternités.
Cette seule section devrait inciter tout le monde à se poser des questions sur le phénomène trans dans son entièreté.