Transidentité : un rapport majeur souligne l’irresponsabilité des traitements actuellement prescrits aux jeunes
Mais, en fait, rien qu'on ne savait déjà.
En 2020, la pédiatre britannique Hilary Dawn Cass, ancienne présidente du Royal College of Paediatrics and Child Health, a été chargée par le NHS (National Health Service), le service de santé national du Royaume-Uni, de mener une recherche sur les traitements « de genre » proposés aux jeunes dans les cliniques et les autres centres de soin spécialisés du pays.
Son rapport final a été publié hier, après trois ans et demi de travail. La plupart sinon la totalité des médias britanniques en ont parlé. Ses principales conclusions n’ont, pour celles et ceux qui s’intéressaient déjà au sujet, rien d’étonnant.
Le rapport souligne que nous ne savons pas grand-chose des effets des « bloqueurs de puberté » sur la santé physique et mentale à long terme des jeunes auxquels ils sont prescrits pour des motifs liés à leur prétendue « identité de genre ». Il évoque des « risques potentiels pour le développement neurocognitif, le développement psychosexuel et la santé osseuse à long terme ». Il recommande de ne pas prescrire ces substances, sauf dans de très rares cas où dans des cadres extrêmement contrôlés. Prescrire de telles substances à des jeunes, sans aucune idée précise des conséquences qu’elles peuvent avoir, ce n’est pas faire preuve de respect à leur égard. Au contraire.
Le rapport souligne aussi qu’il en va de même des traitements hormonaux proposés aux jeunes qui se disent ou que l’on dit « trans », en affirmant que les « preuves concernant les risques et les avantages des interventions hormonales dans cette population » sont « insuffisantes et/ou incohérentes ». Le rapport réfute par ailleurs l’idée selon laquelle le recours aux bloqueurs de puberté et aux hormones de synthèse réduirait le risque de suicide des jeunes mal dans leur peau (que l’on dit « dysphoriques de genre »). Comme le titre le Guardian, les traitements proposés aux jeunes supposément « transgenres » sont « élaborés sur des fondations douteuses ».
Le rapport souligne également que les malaises existentiels et identitaires que d’aucuns ont tendance à assimiler à une prétendue « transidentité » peuvent en réalité relever de bien d’autres choses. Par exemple, dans le cas des filles et des jeunes femmes, qui constituent la majeure partie des jeunes que traitent les services de santé spécialisés dans les questions d’« identité de genre », ces malaises peuvent découler de problèmes d’anxiété, de faible estime de soi ou encore d’autisme. Extrait du rapport : « L’augmentation frappante du nombre de jeunes présentant une incongruence/dysphorie de genre doit être considérée dans le contexte d'une mauvaise santé mentale et d'une détresse émotionnelle au sein de la population adolescente dans son ensemble, compte tenu notamment des taux élevés de problèmes de santé mentale et de neurodiversité coexistants. »
Le rapport relève également que l’augmentation frappante du nombre de jeunes qui se pensent « trans » est au moins en partie liée aux réseaux sociaux, aux influenceurs et à internet en général, y compris à la consommation de pornographie.
Le rapport dénonce la nature « exceptionnellement toxique » du débat lié aux questions de transidentité et aux traitements des jeunes et des personnes qui se disent « trans » en général. Comme l’explique un autre article du Guardian sur le rapport d’Hilary Cass : « La toxicité du débat est telle que les gens ont peur de travailler dans ce domaine. Les professionnels de la santé craignent “d'être traités de transphobes s'ils adoptent une approche plus prudente” [s’ils ne prescrivent pas automatiquement des bloqueurs de puberté et des hormones de synthèse du sexe opposé]. D'autres craignent d'être accusés de mener des “thérapies de conversion si, là encore, ils adoptent une approche prudente ou exploratoire” et certains cliniciens expriment “la crainte de ce que leurs collègues pourraient dire s’ils prenaient la parole et exprimaient une opinion qui n'est pas conforme à la leur”. »
En d’autres termes, la santé de nombreux enfants est bousillée et la discussion rendue impossible parce que des gens (des imbéciles) accusent de « transphobie » quiconque n’adhère pas docilement et aveuglement aux revendications délirantes des plus frappadingues militants du mouvement trans.
Hilary Cass pense que nous devrions peut-être « cesser de parler de “services de genre”, parce que les jeunes ne sont pas seulement définis par leur genre ». Autrement dit, elle estime qu’il serait peut-être judicieux d’arrêter de tout interpréter au prisme du concept (franchement confus) du « genre ».
Dans l’ensemble, le rapport dirigé par Hilary Cass ne va pas – du tout – assez loin. Il n’examine pas les tenants et les aboutissants des idées qui sont au fondement du système de croyances trans, par exemple des concepts comme la « transidentité », « transgenre » et « cisgenre », la « dysphorie de genre » ou l’« incongruence de genre ». L’examen de ces concepts au prisme des logiques les plus élémentaires met rapidement en lumière leur caractère insensé et sexiste (explications détaillées ici). En bref : non, naître dans le mauvais corps, cela n’existe pas. Aucune personnalité (sachant que les militants trans appellent « identité de genre » la personnalité) n’est incompatible avec l’un ou l’autre des deux types de corps sexués. L’esprit d’un être humain ne saurait être en « incongruence » avec son corps. Personne n’est « transgenre » et personne n’est « cisgenre ». Il y a seulement des filles, des femmes, des garçons, des hommes, et quelques personnes intersexuées, qui ont été happées par un système de croyances incohérent.
Malgré cette lacune majeure et le caractère déjà relativement connu de ce qu’il expose, le « rapport Cass » pourrait avoir un effet significatif au Royaume-Uni, et possiblement ailleurs. Il se pourrait même qu’il constitue une étape dans le long et douloureux dégrisement que nos sociétés devront subir pour recouvrer une once de raison – en tout cas en ce qui concerne la réalité sexuée de l’humanité.
Il se pourrait.